Décembre 2020
Mercredi 03 décembre de 14 h 00 à 16 h 00 – Ping-pong
Réunion : à 14 heures dans notre local, situé 116 chaussée de Ninove.
Entrée libre. Pour renseignements Ronald Jurrjens au 02/463 06 47 ou 0486 11 80 37







Bon à savoir - Loisirs - A ne pas manquer
Loisirs - A ne pas manquer

Retour à Floralia Brussels du 1er avril au 4 mai 2023
Les amateurs de beaux jardins fleuris sont invités à franchir une nouvelle fois le pont-levis du châtelet d’entrée du parc du château de Grand-Bigard… pour y (re)découvrir près de 400 variétés de tulipes, dont quelques nouvelles créations, réparties dans les parterres disséminés sur les 14 hectares du domaine du château au milieu d’autres plantes à bulbes telles les jacinthes, narcisses et d’autres variétés de fleurs printanières.
Renseignements pratiques
Dates: du 1er avril au 4 mai 2023
Heures d’ouverture : de 10 h à 18 h
(La caisse ferme à 17 h 30)
Prix d'entrée :
Adultes : 15,00 €
Seniors (+ 65), handicapés, étudiants : 13,00 €
Enfants (6-14 ans) : 5,00 €
Moins de 6 ans : gratuit
Groupes > 20 personnes : 13,00 €/p
Passe-Partout (abonnement) : 25,00 €
Parking : 4,00 € par voiture
Adresse : Isidoor Van Beverenstraat 5 - 1702 Groot-Bijgaarden
Courriel : info@grandbigard.be (FR-EN) - Tél. : +32 (0)2 466 29 07
Site web : https://www.floralia-brussels.be/fr/floralia-brussels/
NB : NB : si vous désirez visiter le parc à plusieurs reprises afin d'apprécier les différents stades de la floraison, vous pouvez prendre
un abonnement (25 €/pers.). Le parc est accessible aux personnes à mobilité réduite. Les chiens sont autorisés en laisse. Prévoir un sac
ramasse-crottes.

Le Hallerbos, toujours le même émerveillement
Fin avril, début mai, c'est le bon moment pour aller admirer les tapis de jacinthes sauvages au Hallerbos à Halle. Le bois lui-même est à découvrir en toutes saisons, mais fin avril et début mai, les tapis de jacinthes sauvages lui donnent un cachet tout à fait particulier de toute beauté. Vous connaissez peut-être ... mais je vous recommande quand même de vous garer de préférence au parking 8 tout au long du chemin qui mène au point de départ des promenades. L'année dernière, je vous avais recommandé de suivre le circuit jaune à gauche à partir de l'aire de pique-nique. Cette année, je vous conseillerais bien de suivre le même circuit jaune toujours au départ de l'aire de pique-nique mais en prenant à droite… Attention, ce circuit est quand même nettement plus long même s'il est moins accidenté. Des raccourcis sont toujours possibles !
Benoît Briffaut


La réserve naturelle des " Wolfsputten "
En contrebas du centre culturel de Dilbeek (Westrand), s'étend un grand domaine de quelque 90 hectares qui compte parmi les plus intéressantes réserves naturelles du Brabant flamand, les " Wolfsputten ".
Ne vous attendez toutefois pas y découvrir quelques animaux errants à l'allure de loups. En effet, le mot " wolf " fait ici référence au mot courbe, courbure tandis que " putten " évoque plutôt la carrière originelle... parcourue par un ruisseau du même nom " de wolfsputtenbeek ".
Un peu d'histoire
Dès le XIIe siècle, ce domaine appartenait à l'abbaye " Grooten Beygaerden ". Cette abbaye bénédictine, située au nord des Wolfsputten, avait acquis le terrain grâce à des dons de la Huis van Aa d'Anderlecht. La plupart des terrains étaient alors des terres arables clôturées par des haies. De petits bosquets bordaient la zone. Plus tard, au XVe siècle, une carrière connue sous le nom " het Steenwerc van Dyelbeke " fut ouverte dans sa partie sud. On y extraya pendant des décennies une pierre silico-calcaire dénommée " lediaan " qui approvisionna notamment les chantiers de construction des églises locales (Saint-Ambroise à Dilbeek et Saint-Pierre à Itterbeek), celui de la cathédrale des Saints Michel et Gudule et de l'Hôtel de ville de Bruxelles, et même celui de l'Hôtel de ville de Louvain...
Les "Wolfsputten " aujourd'hui
La commune de Dilbeek a entrepris il y a plus de deux ans des travaux d'aménagement impressionnants : élargissement des anciens sentiers et pose de revêtements adaptés, installation de caillebotis dans les parties encaissées ou marécageuses, de barrières d'accès imposantes et de panneaux explicatifs, aménagement d'un bassin de collecte des eaux de ruissellement et même d'un belvédère d'observation offrant un point de vue imprenable sur une partie de la réserve, tout cela en respectant admirablement bien le caractère sauvage et varié des diverses parties du domaine.
La réserve naturelle
Les Wolfsputten offrent une riche variété de biotopes : forêts, prairies, buissons et champs à tous les degrés d'humidité et de richesse en nutriments. Les sources calcaires du sud de la zone fournissent une flore très spécifique dans la vallée parcourue par le ruisseau. Il existe une grande variété de faune et de flore. En raison du tuf de chaux (précipitation calcaire), on trouve l'escargot du vignoble, l'escargot de cristal et l'escargot trident. L'aïl sauvage, la jonquille sauvage et la myrtille, l'iris jaune, le souci des marais et la prêle géante y poussent à profusion. Le grand pic tacheté, la petite fauvette des roseaux, le canari européen et la chouette hulotte notamment y ont trouvé un havre de paix et de tranquillité. L'inventaire Wolfsputten contient 335 espèces végétales, 76 espèces d'oiseaux, 37 espèces d'escargots et 16 espèces de mammifères.
Partir à la découverte des " Wolfsputten "
De nombreux sentiers balisés parcourent la réserve à partir de plusieurs entrées bien signalées à l'arrière du centre culturel du Westrand du côté de la cafétéria, par exemple, ou un peu plus loin à côté de l'aire de jeux sur la d'Arconatistraat, ou tout le long
de la Kloosterstraat et de la Stationsstraat.
Un dépliant d'information et un plan détaillé (en NL) peuvent être obtenus auprès du service du tourisme à l'entrée du Westrand
ou à la bibliothèque ou être directement téléchargés sur le site http://toerismedilbeek.be :
http://toerismedilbeek.be/wp-content/uploads/2014/03/Folder-Wolfsputtenwandeling.pdf
http://toerismedilbeek.be/wp-content/uploads/2014/11/Infobrochure-Wolfsputten.pdf
Nous ne pouvons que conseiller aux promeneurs de partir de l'entrée aménagée à côté de la cafétaria du Westrand, de longer l'arrière du bâtiment sur quelques mètres et de descendre par le chemin aménagé qui s'insère dans une ravine encaissée... bordée au printemps d'aïl sauvage à l'odeur fort prégnante... pour arriver tout en bas près d'une petite mare romantique... et ensuite de continuer leur promenade au gré de leur humeur pour revenir vers le point de départ par d'autres sentiers tout aussi pittoresques et bucoliques. Cette promenade peut aussi être prolongée jusqu'aux étangs qui bordent la Dansaertlaan. Les chiens sont admis en laisse dans toute la réserve où l'on peut même trouver l'un ou l'autre terrain de jeux aménagés pour eux. Veuillez noter que s'il a beaucoup plu, certains endroits peuvent être détrempés et des chaussures de marche solides peuvent être recommandées. En fin de promenade, si vous le souhaitez, vous pourrez déguster une bonne bière bien de chez nous ou un petit café à la cafétéria du Centre culturel.
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Sources :
http://toerismedilbeek.be/wp-content/uploads/2014/11/Infobrochure-Wolfsputten.pdf
https://nl.wikipedia.org/wiki/Wolfsputten_(Belgi%C3%AB)
https://www.effenweg.be/events/wolfsputten/
Benoît Briffaut


Nature illuminated
Un parcours lumineux sensoriel dédié aux quatre saisons au château de Grand-Bigard Jusqu'au 20 mars, un show son et lumière spectaculaire, scénographié et animé de projections au détour des jardins et autres décors naturels vous attend au château de Grand-Bigard.
Ne tardez pas à commander vos tickets d'entrée sur https://natureilluminated.com/bruxelles/
- Entrée adulte : 15 €
- Entrée enfant (de 4 à 12 ans) : 11 €
- Entrée tarif réduit (étudiant, senior 65 ans et plus, PMR) : 12 €
- Pass Famille : 3 personnes (2 adultes max.) : 13 € par personne
- Pass Famille : 4 personnes (2 adultes max.) : 12 € par personne
- Pass Groupe (8 personnes min.) : 11 € par personne
La réservation d'un billet en ligne est recommandée et garantit l'entrée. Cependant, il est possible d'acheter un billet sur place le jour même, dans la limite des places disponibles.
Horaires (créneaux disponibles tous les quarts d'heure) : du vendredi au dimanche - de 18 h à 21 h 30 (heure de la dernière entrée) ; les mercredis et jeudis - de 19 h à 21 h
Il est obligatoire d'être en possession d'un Covid Safe Ticket pour accéder à l'événement.

Le mystère Mithra au Musée de Mariemont
Des sanctuaires énigmatiques, un culte rival du christianisme
Année après année, les fouilles archéologiques révèlent des traces du culte romain de Mithra dans toute l’Europe. Au Musée de Mariemont, en suivant le parcours initiatique et en découvrant des monuments saisissants, comme la naissance de Mithra émergeant d’un rocher (la pétrogenèse) et la mise à mort d’un taureau fabuleux pour sauver le monde et restaurer l’univers (la tauroctonie), découvrez un culte atypique dans des temples construits légèrement sous le niveau du sol ou à l’abri d’une grotte naturelle. Mithra se traduit par « contrat ». Aux origines du culte en Orient, dans la société indienne et iranienne fondée sur l’oralité où tenir sa parole importait, le dieu-contrat était garant de la souveraineté royale et des accords.
Le mythe du dieu tauroctone est représenté par Mithra qui tue un taureau, agenouillé sur le dos de l’animal. Entre les Ier et IVe siècles de notre ère, le culte de Mithra connut à Rome et dans l’Empire romain un succès tel qu’il le fit apparaître comme un concurrent du christianisme naissant.
(Licence Pixabay)
Banquets et rituels de communautés discrètes
Pénétrez au cœur d’un sanctuaire, généralement voûté, en matériaux modestes. Participez au banquet (non orgiaque) et au spectacle rituel, côtoyez des adeptes aux masques de Corbeau et de Lion, et découvrez ce culte mystérieux, organisé à l’abri des regards, réservé aux hommes et véhiculé par les soldats. L’initié reçoit des grades appelés Corbeau, Lion, Perse, enfin Père, selon un ordre initiatique ou hiérarchique inexpliqué. Ces hommes vivent en réseaux solidaires et fraternels, ils s’entraident quels que soient leurs origines géographiques ou leurs statuts sociaux et professionnels
Examinez reliefs et mobilier cultuels, autels, statues colossales en pierre, plaques portant des inscriptions, figurines de bronze, vases en terre cuite, amulettes et une gemme magique du IIIe siècle, soit cent vingt-cinq objets prêtés par une cinquantaine de musées européens.
Les mithréums d’Ostie et leurs adeptes
Dans le monde romain, Ostie, port de Rome, a livré le plus de chapelles (19) dédiées à Mithra, toutes de dimensions modestes. Quand le nombre des adeptes augmentait, ils préféraient, en raison des mystères attachés au culte, fonder un nouveau mithréum plutôt que d’en agrandir un existant. D’habitude, ils l’implantaient dans un édifice dont ils aménageaient les structures en ajoutant un autel et des banquettes le long des murs. Les chapelles d’Ostie étaient fréquentées par de petits groupes de travailleurs ou d’habitants d’un même complexe proche, composés majoritairement d’individus modestes, ce que confirment les inscriptions.
Le mithréum de Tienen-Tirlemont
Mis au jour en 1998, les vestiges d’un bâtiment en bois – identifié comme un mithréum – et un ensemble de trois fosses contenant des débris et des détritus ménagers se situent dans la périphérie sud-ouest du vicus de Tienen-Tirlemont, sur la voie romaine menant de Cologne à Cassel et à Boulogne-sur-Mer. Les quelque 14 000 os et restes d’animaux (coqs domestiques, porcs mâles jeunes) enfouis simultanément dans les fosses sont les restes d’une grande cérémonie du premier quart du IIIe siècle. Ils suggèrent la présence d’au moins 285 convives au repas. Les ossements d’animaux trouvés dans tous les mithréums fouillés témoignent de l’importance de l’alimentation collective de qualité dans le culte de Mithra. Les repas sacrificiels se consommaient dans les temples. À Tirlemont, vu son ampleur, le repas dut se tenir en plein air avec des participants majoritairement étrangers à la communauté cultuelle locale, le culte de Mithra n’étant en aucun cas fermé.
Exposition à voir au Musée royal de Mariemont :
100, chaussée de Mariemont – 7140 Morlanwelz.
Jusqu’au 17 avril 2022. Scénographie immersive et participative, trilingue (Fr-Nl-En).
Audioguide gratuit en ligne. Catalogue scientifique dû à 75 experts internationaux. En partenariat avec le Musée Saint-Raymond de Toulouse et le Musée archéologique de Francfort, où l’exposition sera présentée avec des parcours différenciés.
M. LENOBLE-PINSON
Vice-présidente du CILF (Paris)

Le renard du Petit Prince en Chine et à Bruxelles
« C’est le renard du Petit Prince », me dit-elle sous la nuit chinoise étoilée de Hangzhou, en déposant au creux de ma main un petit renard en peluche. « Il symbolise l’amitié née durant votre séjour d’enseignement et la fidélité. Vous ne m’oublierez pas, j’espère. »
Ainsi me quitta une doctorante en toponymie (étude des noms de lieux) de l’Université du Zhejiang, après notre dernier repas à la cantine, dans la connivence des lettrés chinois : entre personnes qui partagent la culture française, citer le nom de l’auteur de référence (Antoine de Saint Exupéry) serait superflu. On se comprend.
Un défi
L’exposition « Le Petit Prince parmi les Hommes », due à l’agence Tempora, relève un défi, car un livre ne couvre pas une exposition, ce
conte poétique écrit à New York fût-il sorti en France il y a 75 ans et restât-il le 2e livre le plus traduit au monde après la Bible. Toutefois, l’actualité et l’humanisme de l’oeuvre associés à l’aventure de son auteur, pilote pionnier de l’aviation, doivent être montrés. D’abord présentée à Lyon pour célébrer le 120e anniversaire de la naissance de l’écrivain dans cette ville, l’exposition commence à Bruxelles son itinérance en Europe, aux États-Unis et en Asie. D’emblée, j’appuie l’orthographe sans trait d’union du patronyme « Saint Exupéry », qui correspond à l’inscription à l’état civil, à la façon dont l’auteur se désignait (dans Terre des hommes, Pilote de guerre…) et dont il signait, même si, sur la page de titre de ses livres, le trait d’union finit par l’emporter.
Le monde merveilleux du Petit Prince
L’exposition se divise en quatre parties dissemblables. La mère d’Antoine, Marie de Saint Exupéry, voix de l’audioguide, accompagne le visiteur. Des liens denses unissaient la mère à son fils. Les rencontres poétiques et symboliques d’un petit garçon blond venu d’une lointaine planète occupent la première partie : le roi, l’allumeur de réverbère, le buveur, le baobab, le mouton, la rose, le renard… Inspiré par les illustrations originales du livre, l’artiste français Arnaud Nazare-Aga concrétise le monde merveilleux du Petit Prince.
Ses sculptures en résine blanche brillante flottent dans la nuit étoilée et incitent le visiteur au rêve et à la poésie.
La passion de Saint Ex : les avions. Une vie brève
« Je suis de mon enfance comme d’un pays ». Des objets personnels – coffre à jouets, lettres, jeu d’échec, jeu de cartes (pour faire illusion), thermos, machine à écrire, manuscrits, dessins, photos – racontent la vie de Saint Exupéry jusqu’à sa gourmette brisée trouvée dans le filet d’un pêcheur. Elle permet de localiser l’épave de son avion disparu mystérieusement au large de Marseille, le 31 juillet 1944. Un aviateur passionné, pionnier de l’aviation, notamment de l’Aéropostale, écrivain combattant lors de la Seconde Guerre mondiale, homme amoureux de la vie et des autres. Des répliques d’avions avoisinent des projections de films, des montages audiovisuels, des journaux, des témoignages de l’écrivain, de sa famille, de ses amis. L’essentiel, pour lui : nouer des liens. Il apprend l’arabe pour entrer en contact avec les populations, ce qui peut servir en cas de panne d’avion dans une région désertique. Bien que la notoriété du Petit Prince (1943) soit postérieure à son auteur, celui-ci connaît le succès de son vivant : Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931,
Prix Femina), Terre des hommes (Prix de l’Académie française), Pilote de guerre (1942, texte de résistance), Citadelle (inachevé).
Un espace immersif fabuleux
Le monde du Petit Prince et celui de son créateur se rejoignent dans un décor fabuleux, un espace immersif grandiose, où la vie réelle de l’un finit par se fondre dans la vie rêvée de l’autre. Un hymne à la fraternité et aux valeurs humanistes. Une réalisation remarquable de Luc Petit qui gère avec brio de prodigieuses ressources audiovisuelles.
L’actualité de l’oeuvre mesurée dans un atelier interactif
Le dernier espace invite le visiteur à exprimer ses choix parmi les réflexions, les attitudes et les réactions que suscitent cinq thèmes
intemporels de l’oeuvre de Saint Exupéry : solidarité, spiritualité, amitié, responsabilité, humanité. « On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux. »
« Le Petit Prince parmi les Hommes » à voir à Brussels Expo Heysel, Palais 2, 1020 Bruxelles, jusqu’au 30 juin 2022.
Réservation obligatoire : https://expo-petitprince.com/expo/ ou 02 549 60 49.
Michèle Lenoble-Pinson
Vice-présidente du CILF (Paris)
NDLR : Madame Lenoble nous a adressé ce texte en préambule à la visite guidée de cette magnifique exposition programmée par Béatrice Clynhens le 17 mai prochain.

La femme chinoise au XXe siècle
Dans le monde, une femme sur cinq est chinoise. Nombre d’Occidentaux l’imaginent docile et soumise, les pieds bandés, élevant un fils. Le Musée royal de Mariemont en propose un portrait inédit.
L’exposition La Chine au féminin. Une aventure moderne montre la femme impératrice, révolutionnaire, espionne, et aussi anonyme, mère, travailleuse au XXe siècle. Son émancipation ne se fait pas sans douleur. Passant de la sphère privée à l’espace public, le visiteur découvre des récits de vie et une septantaine d’objets authentiques (robes, bijoux, épingles de cheveux ornées de plumes de martins-pêcheurs, chaussures, marionnettes), de photographies et d’affiches de propagande en faveur des « femmes d’acier » vêtues de costumes que portent les hommes.
Récits et objets donnent vie à des femmes dont l’histoire personnelle raconte l’évolution de tout un pays où les hommes détiennent l’autorité. Les femmes vivent sous la tutelle de leur père, puis de leur mari et, veuves, de leur fils aîné, selon la tradition confucéenne.
Repères historiques
La position sociale de la Chinoise actuelle diffère totalement de celle occupée par ses arrière-arrière-grand-mères il y a 120 ans. Ce changement correspond aux bouleversements sociaux, économiques et politiques du pays au XXe siècle : chute de l’Empire gouverné par la dynastie des Qing (1861-1911), régime républicain (1911-1930), guerre contre le Japon, guerre civile entre Parti national et Parti communiste (1931-1949).
Les femmes surgissent dans l’espace public, mais leur combat instrumentalisé est mis en veilleuse au nom d’autres priorités nationales. Beaucoup entrent dans l’Armée rouge et participent aux actions d’espionnage. La fondation de la République populaire de Chine en 1949, sous la dictature d’un parti unique, se fonde sur l’alliance de trois catégories sociales dites « rouges », les paysans pauvres, les ouvriers et les soldats révolutionnaires.
Archétype féminin : la femme à la maison
Autrefois, les familles attendaient des femmes quatre vertus : maintien correct, pureté sexuelle, langage approprié et ardeur au travail domestique (soins aux enfants et aux parents âgés, repas, filage, tissage, broderie). S’ajoutait le sacrifice personnel, en particulier le suicide de la veuve se refusant ainsi à une seconde union. Malgré l’évolution, en 2010,
selon un sondage chinois, 58 pour cent des personnes interrogées restent convaincues que « la place d’un homme est dans la société et celle d’une femme à la maison ».
Que révèlent les idéogrammes ?
Au début du XXe siècle n’existent dans le vocabulaire chinois que les idéogrammes équivalents à « petite fille », « épouse » et « mère », les trois étapes de la vie d’une femme. Aucun ne désigne « la femme ». Le mouvement du 4 mai 1919 crée le néologisme de deux syllabes nüxing, le « genre féminin », mais le caractère renvoie à « épouse » (vertueuse) et se combine à celui de « balai » (bonne mère). En 1949, les femmes obtiennent des droits, un âge minimal de mariage, interdiction de bigamie, possibilité de divorce, égalité salariale, et en 1953, le droit de vote.
La politique de l’enfant unique (1979-2015)
À partir de 1962, le contrôle des naissances encouragé par l’État rend surtout les femmes plus disponibles pour les tâches de production agricole et industrielle. En 1979, un seul enfant par famille est autorisé. Afin de pallier la baisse du taux de fécondité et le « manque de filles » à marier, tout couple peut donner naissance à deux enfants depuis 2015, et même à trois depuis 2021. Le corps des femmes reste sous le contrôle de normes politiques et sociales. Et les motifs de broderie sur les vêtements féminins continuent d’exprimer l’aspiration au bonheur conjugal : la pivoine, reine des fleurs, incarne l’amour ; le papillon volant souvent par couple symbolise la fidélité conjugale.
La Chine au féminin à voir au Musée royal de Mariemont, 100, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz, jusqu’au 23 octobre 2022. Accès gratuit. www.musée-mariemont.be
Partenariat avec l’exposition Portraits de femmes. Des récits pour une Histoire, jusqu’au 20 novembre 2022, au Mundaneum Mons. www.mundaneum.org
Michèle LENOBLE-PINSON
Vice-présidente du CILF (Paris)


ssociation ulturelle de ilbeek
