Décembre 2020
Mercredi 03 décembre de 14 h 00 à 16 h 00 – Ping-pong
Réunion : à 14 heures dans notre local, situé 116 chaussée de Ninove.
Entrée libre. Pour renseignements Ronald Jurrjens au 02/463 06 47 ou 0486 11 80 37







Activités - Octobre 2023

Activités - Octobre 2023
Voici le détail des prochaines activités organisées par l'ACD
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Octobre 2023
Jeudi 5 octobre de 14 h à 16 h – Ping-pong
Réunion : à 14 heures dans notre local, situé 116 chaussée de Ninove.
Entrée libre. Pour renseignements Ronald Jurrjens au 02/463 06 47 ou 0486 11 80 37

Jeudi 19 octobre de 14 h à 16 h – Ping-pong
Réunion : à 14 heures dans notre local, situé 116 chaussée de Ninove.
Entrée libre. Pour renseignements Ronald Jurrjens au 02/463 06 47 ou 0486 11 80 37

Samedi 21 octobre 2023 à 15 h - Conférence de Robert Massart : « La numération dans l’espace francophone » ou
pourquoi soixante, soixante-dix, huitante…
Ils utilisaient leurs doigts et leurs orteils
Les francophones, et plus encore les étrangers, s'étonnent régulièrement des « étrangetés » qui prévalent dans la façon de compter en français.
C'est que notre numération combine deux systèmes de comptage : le décimal (en base dix) : dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, septante, huitante, nonante… Et le vicésimal (en base vingt) : dix, vingt, vingt-dix, deux-vingts, deux-vingts-dix, trois-vingts, trois-vingts-dix, quatre-vingts, quatre-vingts-dix... Comment en est-on arrivé là ?
Les Romains, quand ils ont conquis la Gaule, ont importé le système décimal d'origine méditerranéenne. Les Gaulois, eux, comptaient en base vingt, comme l'ensemble des Celtes ainsi que les Basques, installés dans le Sud-Ouest.
Ces systèmes différents s'expliquent de la manière suivante : pour pouvoir compter, les hommes ont eu besoin d'un support visuel pratique. Le plus pratique, c'était leurs doigts, ceux des mains et ceux des pieds, c'est l'origine du comptage en base vingt.
En revanche d'autres se sont contentés des seuls doigts des mains, d'où la base décimale.
Image Freepik
Deux systèmes concurrents
Avec la romanisation, le système en base dix s'est donc imposé dans tout l'Empire. En Gaule, toutefois, des ilots plus ou moins grands ont résisté, là où la civilisation latine avait pénétré moins profondément, à l'écart des grands centres et surtout dans l'Ouest et le Massif Central.
Pendant tout le Moyen Âge les deux systèmes ont coexisté, même jusqu'au 17e siècle.
Il existe encore à Paris un centre hospitalier qui porte le nom d'hospice des Quinze-Vingts fondé au 12e siècle par saint Louis pour
trois-cents aveugles sans ressource.
Un courtisan met un coup d'arrêt au progrès
Au 17e siècle, la passion pour la langue française fait fureur, en même temps le souci de la doter de règles strictes s'impose de plus en plus. À Versailles, un certain Claude Favre, seigneur de Vaugelas, se rend célèbre avec ses Remarques sur la langue française (1647), un ouvrage par lequel il entend donner des recettes pour ne pas se ridiculiser en parlant. Dans le cas de la numération, Vaugelas prend le parti des plus conservateurs, ce sont les nobles, si bien que les appellations décimales, septante, huitante, nonante, sont reléguées au rang de provincialismes qu'il faut éradiquer. Plus tard, au 19e siècle, l'instauration de l'école publique rendra ce système officiel et obligatoire.
La modernité décimale survit encore
Les formes du système décimal (venu des Romains) proscrites par la « mode Vaugelas » ont néanmoins survécu dans les pays qui ne
relevaient pas du Royaume de France, en Wallonie et en Suisse romande.
En Belgique, curieusement, le mot « huitante » s'est effacé devant « quatre-vingts ». Pourquoi cette forme du vieux système en base vingt est-elle venue s'introduire au milieu de la séquence décimale ? Est-ce encore notre culture du compromis ? Ou l'envie de faire « parisien » mais sans l'assumer complètement ?
Dans l'est de la France, les parlers populaires, en Lorraine, en Bourgogne, en Savoie ainsi que dans une bonne partie de l'Occitanie, gardent des traces du comptage décimal. Par exemple sétanto, outchanto, nounanto, comme en provençal ou en languedocien.
Et en pratique ?
Il est illusoire de penser que l'on fera jamais marche arrière : la grande majorité des francophones comptent « à la française ». En Afrique, le système « à la belge » prévaut toutefois au Congo-Kinshasa (le pays francophone le plus peuplé), au Burundi et au Rwanda, mais partout ailleurs, du Maroc à Madagascar, les gens comptent comme en France.
Les francophones du Canada aussi, certainement parce que le système valorisé par Vaugelas était déjà en vigueur lorsque le peuplement de la Nouvelle France s'est intensifié.
Quant au système helvétique, avec sa séquence décimale complète, il n'est pas utilisé partout, notamment à Genève où l'on dit quatre-vingts pour huitante. En revanche, précisons que « octante » ne se dit nulle part : ce mot n'a existé que dans la terminologie mathématique des savants du 18e siècle.
Robert MASSART
Ce texte utilise l'orthographe modernisée de 1990.




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