Décembre 2020
Mercredi 03 décembre de 14 h 00 à 16 h 00 – Ping-pong
Réunion : à 14 heures dans notre local, situé 116 chaussée de Ninove.
Entrée libre. Pour renseignements Ronald Jurrjens au 02/463 06 47 ou 0486 11 80 37







Bon à savoir - Loisirs - A la découverte de (4)
Loisirs - A la découverte de (4)

Saint-Pierre et Miquelon
Lors de son dernier passage au local, Ronald Bosmans a présenté le Canada Atlantique et plus précisément les provinces où la langue
française s’est maintenue comme au Québec ou au Nouveau-Brunswick.
A 25 km des côtes canadiennes de Terre-Neuve se trouve Saint-Pierre et Miquelon, un territoire français (collectivité territoriale d’Outre-mer ou ex DOM TOM). Ce « caillou français », ainsi dénommé par le conférencier dans l’article qu’il nous a envoyé, est à découvrir en parcourant ces pages où il décrit son séjour en livrant des détails historiques et économiques sur ce petit archipel.
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Naufragé volontaire à Saint-Pierre et Miquelon : 8 jours sur un caillou français en Amérique du Nord
Tu vas à Saint-Pierre et Miquelon ? C'est où ça ? Voilà la question que m'ont systématiquement posée tous mes ami(e)s belges. En France, l'endroit suscite moins de questionnements vu que cet archipel français au large des côtes canadiennes de Terre-Neuve fait partie des collectivités territoriales d'Outre-mer (ex-DOM-TOM).
Après moult paperasseries (passeport vaccinal, test PCR juste avant le départ même lorsqu'on a été doublement vacciné, etc.) me permettant de prendre le vol direct Paris – St-Pierre, me voilà arrivé à l'aéroport de Roissy, que je n'avais jamais vu aussi désert.
Après un vol de 5 h 45, les côtes déchiquetées de l'île de St-Pierre percent les nuages. Le temps est venteux, gris, couvert, mais quoi de plus normal en ce début juillet 2021. La dame qui m'hébergera pendant 8 jours dans un appartement privé de sa spacieuse maison est là pour m'accueillir. L'aéroport n'est distant que de 2 km du centre-ville.
Le lendemain matin, le soleil brille. Pas une minute à perdre pour faire les premières photos. Je me mets à arpenter les quelques rues du centre de cette petite ville de 6 000 habitants, ignorant que pendant les huit prochains jours, je les arpenterais plus d'une dizaine de fois pour tuer le temps et pour rechercher un minimum d'animation.
Quelques infos sur St-Pierre et Miquelon (SPM)
Situé à 25 km des côtes de Terre-Neuve, l'archipel comprend plusieurs îles : St-Pierre, Miquelon-Langlade, ainsi que l'île aux Marins et quelques îlots inhabités. Les quelque 6 600 habitants de l'archipel sont des descendants de marins normands, bretons et basques venus à l'époque faste de la pêche à la morue. Avec ses institutions françaises (mairie, gendarmerie, préfecture, etc.),
SPM est un bastion français noyé dans un univers anglophone et dont les habitants sont extrêmement attachés à leurs racines et à leur
appartenance même si l'atmosphère rappelle souvent celle du Canada voisin.
Saint-Pierre
La première chose qui frappe le visiteur à St-Pierre, ce sont toutes ces maisons colorées qui rappellent les villages des côtes norvégiennes ou les îles de la Madeleine au Québec. Autre caractéristique de ces maisons : les tambours, c'est-à-dire un porche en bois muni d'une porte d'entrée afin de bloquer l'arrivée de l'air froid et de se déchausser ou de se dévêtir de son lourd parka.
Après une visite du centre de St-Pierre, je décide d'embarquer à bord du P'tit Gravier pour une très courte traversée (10 minutes) jusqu'à l'île aux Marins, située juste en face.
L'île aux Marins
Au début du XXème siècle, l'île aux Marins abrita jusqu'à 700 habitants, presque essentiellement des familles de pêcheurs, mais également des commerçants, enseignants et membres du clergé. Sa configuration caractérisée par d'immenses plages de galets (les
draves) permettait aux doris (le bateau traditionnel de l'archipel) d'accoster mais aussi de faire sécher la morue.
Hélas, au cours des années 1950, l'île se dépeupla et le dernier habitant déserta l'île en 1965.
Aujourd'hui, certaines maisons exposent du matériel d'autrefois, dont la Maison Jézéquel mais surtout le très intéressant musée Archipélitude, d'autres ont été rachetées et rénovées par des St-Pierrais qui viennent y passer le week-end. Eh oui, ici on a souvent une maison de campagne à proximité immédiate de son domicile fixe.
Le lendemain, le temps est maussade et je commence à me demander comment passer mon temps sur ce bout de rocher pendant une semaine encore. Après le dépeuplement de tous les fonds marins par d'énormes bateaux-usines dans les années 1970-1980, c'est désormais le tourisme qui est à l'agonie.
De nos jours, presque tous les vols vers le Canada sont suspendus depuis un an et demi, or ces touristes canadiens apportaient une réelle bouffée d'oxygène à l'économie de l'archipel. Et ce n'est pas la liaison directe avec la métropole de fin juin à début septembre à raison d'un vol hebdomadaire qui amènera le flot de touristes nécessaire à redynamiser l'archipel. Les passagers sont pour la plupart soit des étudiants faisant leurs études en France et qui viennent passer les vacances d'été en famille sur l'archipel, soit des insulaires qui profitent de ce vol direct pour se rendre dans la métropole, soit encore des employés et fonctionnaires dont la mission à SPM est terminée. Et c'est la raison pour laquelle la vie sur l'archipel est tellement monotone et si peu animée durant l'été : presque tous les hôtels sont fermés, plusieurs restaurants aussi, les rares musées sont presque tous fermés ; les seules activités proposées s'adressent aux élèves stpierrais et miquelonais afin de les occuper pendant les vacances scolaires (stages sportifs, voile, randonnées, etc.).
Heureusement, quelques restaurants sont restés ouverts et la nourriture (à base des produits de la mer mais aussi de nombreuses viandes) y est excellente. Et ce qui est particulièrement étonnant compte tenu du prix des denrées alimentaires dans les magasins et supermarchés, les prix y sont tout à fait raisonnables alors que toutes les denrées alimentaires sont importées par bateau de France, ce qui fait gonfler leurs prix.
Le jour suivant, le temps s'est remis au beau ; c'est donc le jour idéal pour me rendre à Miquelon, la deuxième ville de l'archipel, à 1 h 30 de bateau.
Miquelon
La petite ville de Miquelon, où ne résident que 600 habitants, a été construite presque au niveau de la mer, ce qui ne manque pas d'inquiéter les Miquelonais face à la montée des eaux due au réchauffement climatique.
À l'origine, Miquelon était le centre le plus important de la « colonie », mais la ville perdit ce privilège au profit de St-Pierre qui offrait un meilleur abri en cas de tempête et de meilleures installations portuaires.
L'île de Miquelon est reliée à Langlade, au sud, par un isthme de sable long de 12 km. Cet isthme de sable fut édifié sous l'action des courants marins et consolidé peu à peu par les débris des navires qui y firent naufrage. Depuis 1800 jusqu'à la deuxième moitié du
XXème siècle, ce ne sont pas moins de 600 naufrages qui y furent recensés.
Le déclin de la pêche
À partir de 1950, les eaux de l'Atlantique Nord cessèrent d'être exploitées par de petits chalutiers à taille humaine.
Commença alors la période d'une pêche intensive menée par d'énormes chalutiers étrangers. Après la surexploitation des bancs de morue et de hareng, le gouvernement canadien décréta unilatéralement l'élargissement de ses zones de pêche à 200 mille marins. Ce fut le coup de grâce pour SPM.
Maintenant que je me promène le long des quais déserts du port de Saint-Pierre, je mesure l'ampleur des dégâts : les anciens navires de pêche, tout rouillés, restent à quai ; ces énormes entrepôts qui accueillirent jadis les cargaisons de whisky et de rhum au temps de la Prohibition, mais aussi une quantité impressionnante de poissons et de fruits de mer sont vides.
Pourtant, malgré une certaine morosité, les habitants de SPM n'ont pas l'air abattus. Nombreux sont ceux et celles qui gardent la tête haute et ne veulent pas quitter leurs îles. Grâce aux énormes subventions offertes par la métropole ? Je crains qu'il y ait une part de vérité dans cette assertion…
La fin du tourisme nord-américain ? (et donc la fin du tourisme tout court)
Comme vous l'avez compris, les touristes français de la métropole ne sont que quelques centaines par an à se rendre à SPM. Et cela déjà bien avant la pandémie. Pourquoi franchir l'Atlantique pour se retrouver sur un îlot qui rappelle la Bretagne avec le mauvais temps en prime et une absence totale d'activités ? Ce sont donc principalement des personnes qui ont de la famille là-bas qui s'y rendent.
Depuis toujours, l'industrie touristique de l'archipel cible avant tout l'Amérique du Nord et le Canada en particulier. Ce qui attire ces touristes nord-américains, c'est principalement la possibilité de s'imprégner de culture et de gastronomie françaises.
Et l'avenir de l'archipel ?
Déjà lors de mon premier séjour en 1987, j'avais plusieurs fois entendu dire que SPM coûtait extrêmement cher à la France, mais qu'il fallait que celle-ci conserve à tout prix sa dernière « colonie » en Amérique du Nord et y maintenir une présence française, fût-elle purement symbolique. Il est évident que SPM n'apporte rien à la métropole sur le plan économique – que du contraire ! Et les choses ont, selon moi, empiré en 35 ans. Si le tourisme nord-américain ne reprend pas dans les années à venir, que deviendront les habitants de l'archipel ? Vivront-ils de plus en plus sous perfusion financière ? Plusieurs habitants m'ont fait part de leur intention de refaire leur vie en métropole. Déjà, de nombreux jeunes qui s'y rendent pour effectuer des études supérieures n'ont guère envie de retourner
s'installer à SPM si ce n'est pour des vacances et revoir leur famille et amis. Par ailleurs, vu la cherté de la vie, nombreux sont les retraités qui envisagent de profiter d'une meilleure retraite en métropole. Ce sont principalement les jeunes couples qui souhaitent rester à SPM.
Pourquoi ? Afin de garantir une meilleure qualité de vie à leurs enfants, leur offrir une certaine sérénité dans un environnement sécurisant où ne règne ni criminalité, ni violence et où les contacts sociaux font partie des valeurs fondamentales à préserver, mais aussi pour pouvoir bénéficier d'un enseignement primaire et secondaire de qualité. Puisse cette jeune génération insuffler un souffle nouveau à l'archipel, puissent les personnes actives conserver leur emploi mais aussi se priver de cet assistanat dans lequel ils semblent se complaire, puissent les touristes nord-américains revenir, car la morue, elle, ne reviendra pas.
Ainsi, après avoir perdu entre autres la Louisiane et l'Acadie, la France pourra être fière de maintenir une présence, aussi minime soit-elle, en Amérique du Nord.
Ronald Bosmans



FeliXart Museum : un musée pas comme les autres à Drogenbos
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Un parcours d’abord intimiste
Suivez-moi, Félix nous attend à Drogenbos, devant sa ferme, sur le seuil de sa porte… Sa dernière pipe allumée, ses foins rentrés, ses pommes dans le cellier… Il nous fait signe d’entrer. Il remplit par sa présence toute la maisonnée, avec son épouse Marieke et ses enfants…
Nous sommes au FeliXart Museum, à Drogenbos, sur les terres de l’artiste Félix De Boeck, une figure de proue de l’art abstrait
du XXe s., et nous traversons sa vie en parcourant ses années de travail en tant que paysan dans la ferme familiale où il est né
le 12 janvier 1899, et en suivant ses traces dans son oeuvre picturale moderne et futuriste.
Nous découvrirons ainsi ses différentes périodes, essais et styles : l’abstrait, l’impressionnisme, l’expressionnisme, le figuratif, expérimentant le fauvisme et le futurisme par ses peintures fluorescentes.
Ce musée, dont il posa lui-même la première pierre en 1995, rend hommage à l’homme qu’il fut, peintre avant tout et paysan, à ses idées et à sa conception d’un mode de vie en harmonie avec la nature. La ferme où il travaillait 6 jours sur 7 lui assurait son indépendance économique. Et c’est cette double fonction qui s’illustre par le « X » dans le patronyme du musée : allier « l’artistique à une politique patrimoniale et écologique ».
C’est ce fil conducteur dans ses tableaux que nous suivons quand le soleil, les animaux, les insectes trouvent leur place dans ses paysages abstraits aux lignes géométriques et que, sur d’autres toiles, l’humain reste au centre de ses préoccupations spirituelles.
En dépassant le deuil, après le décès de quatre de ses cinq enfants avant l’âge d’un an, grâce à son art guidant sa main pour ne jamais les oublier, Félix De Boeck les a immortalisés. Ce sont justement ses représentations dans la série : « Les Cercles », qui illustrent, « dans une expérimentation plastique », la symbolique du cycle de la vie : la joie que son épouse et lui ont connue dans la maternité puis la naissance et ensuite, la tragédie de la mort qui les a frappés.
La gamme de couleurs reste tendre, pâle, en clair-obscur comme si la vie s’était effacée… doucement… sans rien dire. Félix De Boeck a dessiné avec la lumière, a suggéré le relief et la profondeur. Nous franchissons la porte de son atelier, comme s’il venait à peine de le
quitter. Mais, ses couleurs ont séché, ses dizaines de pinceaux attendent sa main, tout son matériel de dessin s’est figé. Son chevalet est vide et son tablier orphelin y est resté suspendu. L’émotion est forte quand nous découvrons ses marques de pinceaux de
toutes les couleurs, sur le cadre blanc de la porte…
Et « ses » traces de peinture, comme un essai sur une feuille de brouillon, retiennent un instant le souffle de la création.
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Parcours muséal
L’architecte, Rob Geys, qui conçut le bâtiment resta fidèle au plan de Félix de Boeck dans l’esprit de ses tout premiers travaux géométriques.
De l’extérieur, l’ensemble assez massif forme un assemblage de « coffres » carrés et rectangulaires alignés et de hauteurs différentes. Une légère déception se lit sur vos visages ! Mais, la surprise nous attend à l’intérieur !
La beauté des formes géométriques pures qui se succèdent en créant des « vides » et des « pleins » et ce, sur 3 plateformes en hauteur, le tout rehaussé de la lumière naturelle des fenêtres et verrières, atteint un niveau de perfection inégalée. Sur 1 025 m², notre parcours découverte s’imprègne de toute l’éloquence de cette « plastique pure » comme une réponse idéale aux attentes artistiques de Félix De Boeck. Le bâtiment moderniste personnifiant en ses murs la synthèse de l’oeuvre picturale du maître : la recherche de l’essentiel.
En suivant le fil conducteur thématique et chronologique, le musée nous entraîne à ouvrir les yeux sur des artistes peintres du XXe s. dont « une avant-garde à l’esprit ouvert et anticonformiste » se retrouvant dans le mouvement artistique CoBrA (acronyme pour Copenhague-Bruxelles-Amsterdam) de l’après-guerre (1948-1952) et jusqu’à aujourd’hui. Citons, entre autres : Louis Van Lint, Serge Vandercam, Antoine Mortier, Maurice Wyckaert… dont de nombreuses toiles nous sont parvenues grâce au mécène belge Thomas Neyrinck passionné par l’art abstrait de la seconde moitié du XXe s.
Les oeuvres que nous découvrons dans toutes les salles du musée, par la force des couleurs, par la puissance des sujets présentés (thème de l’écorché, par ex.), par les émotions dégagées, sont parfois de véritables « uppercut » qui nous laissent assommés, comme sur un ring ! Un combat entre « harmonie et chaos », « drame et poésie ». En somme, un bon résumé de la vie !
Pour terminer, m’étant arrêtée plus longuement devant le panneau intitulé : « De l’abstraction géométrique à la poésie pure », j’ai
immédiatement trouvé une réponse au chaos et au drame de l’existence : « La poésie sur toile comme antidote, comme source de bonheur, comme échappatoire. »
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Remerciements :
Pour son accueil toujours chaleureux, mes plus vifs remerciements vont à toute l’équipe du musée.
Pour sa disponibilité, son soutien et son accord pour la publication dans le bulletin de l’ACD des photos prises de quelques oeuvres de Félix De Boeck, mes sincères remerciements vont à M. Mark Thiels, président de la Fondation des Amis de Félix De Boeck.
Adresse : FeliXart Museum - Rue Kuiken, 6 - 1620 Drogenbos
Tél. : 02 377 57 22
Le musée ouvre ses portes de 10 h 30 à 17 h, du jeudi au dimanche.
PS : les participants à la visite de ce musée organisée par Béatrice Clynhens en avril 2021 s'en souviendront avec émotion et seront peut-être tentés d'y retourner…
Reportage photographique : Chloé Bindels
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Sources :
https://www.brusselsmuseums.be
https://felixart.org/fr/felix-de-schilder
Chloé Bindels




Le WIELS !
Centre d’art contemporain, depuis 2007
Si vous êtes prêts, la commune de Forest nous attend pour un nouveau voyage de découverte. Un bâtiment unique en son genre nous impose avec fierté, voire arrogance, sa masse, sa hauteur et son allure de « paquebot » moderniste :
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Rétrospective
L’ancre fut jetée en 1930, pour la construction d’une nouvelle et 3e brasserie commandée par la famille Wielemans-Ceuppens à notre grand architecte de la période Art Déco, Adrien Blomme, à l’angle de la Place Léon Wielemans et de l’Avenue Van Volxem, dans une zone encore rurale de la commune de Forest.
Devant nous, s’élève un des rares témoins en Europe de l’architecture industrielle urbaine du temps où « Bruxelles brusselait » en levant son verre de wiel’s.
Encore un peu de patience avant d’entrer ! Laissons-nous d'abord guider par les commentaires d’Adrien Blomme lui-même, séduit par les courants modernes dans l’architecture dont il fut un précurseur : « L’architecture est devenue fonctionnelle. La façade n’est plus que le reflet du plan, traité de manière rationnelle. »
En effet, la puissance de résistance des nouveaux matériaux de construction qu’il avait choisis, comme le béton armé et l’acier, a répondu avec rigueur au fonctionnalisme industriel requis. En témoignent les façades extérieures sur quatre niveaux, sous toit plat, avec effet répétitif des étages à l’horizontalité. Les grands espaces réservés au verre, baies vitrées entre les saillies en béton, contrebalancent cet ensemble « monolithique » robuste et soufflent un vent frais d’Art Déco qu’Adrien Blomme a fait entrer par la grande porte !
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Découverte intérieure
L’entrée, sous les pilastres, est à dessein monumentale reflétant les préoccupations architectoniques et techniques d’Adrien Blomme, dans l’agencement du rez-de-chaussée sur deux niveaux.
1. Salle de brassage
Nous sommes au coeur du « paquebot, Le Blomme» : l’ancienne salle de brassage, dont les 586 m2 en faisaient la plus grande et la plus moderne d’Europe.
Immédiatement, trois des huit cuves de brassage en cuivre rutilant sauvées du démantèlement sollicitent notre attention. J’en vois même qui y posent leurs mains, comme pour un salut amical et réconfortant, depuis l’arrêt de leur activité brassicole en 1988 !
Et, dans le silence de cet espace, écoutez-les vous raconter les souvenirs joyeux de la fabrication des bières locales, à l’époque de Léon Wielemans (3e génération) : Pils (wiel’s), Stout, Scotch, Forst, Extra-Foncée et Nationale.
Arrêtons-nous un moment au café-restaurant et prenons le temps d’admirer la salle aux murs lambrissés à carrelages noirs rehaussés d’une bordure émeraude. Attablés, nous profiterons du soleil traversant les hautes fenêtres en bandeau ! La salle de brassage fut conçue par l’architecte « comme une vitrine pour montrer aux passants la prospérité de l’entreprise. »
Et depuis la mezzanine aménagée pour l’accueil et la bibliothèque, nous profitons d’une magnifique vue sur la salle, véritable « espace de lumière »
2. Les silos à grains et la tour technique
Le coeur du Centre d'art contemporain depuis 2007
Passé l’accueil, l’escalier nous mène à ce « lieu vivant » d’expositions.
Construits sur 5 niveaux, certains de ces espaces, où se trouvaient à l’époque les greniers à grains et la tour technique, sur une surface de 1 800 m², ont été transformés en salles d’exposition, d’autres en ateliers pour des artistes en résidence temporaire et encore en bureaux, auditorium, centre de documentation et salles polyvalentes. Tous les niveaux et la cage d’escaliers, impressionnante de verticalité, participent par leur uniformité à l’identité architecturale fonctionnelle du bâtiment et à sa beauté brute accentuée par les murs peints en blanc.
Salle d’exposition : 4e étage (560 m2) - expositions itinérantes
Ne soyez pas déçus, au contraire ! S’il n’y a pas d’exposition permanente, c’est justement parce que le Wiels n’est pas un musée ! Il est un véritable « laboratoire », un lieu « de création et de dialogue, où l’art et l’architecture forment la base d’une discussion sur les questions d’actualité… à travers le programme d’expositions... ».
Venir au Wiels, c’est « se frotter » à l’art contemporain qui ne laisse personne indifférent. Il est comme un grand point d’interrogation posé sur la conception que nous avons de l’art. L’originalité est toujours au rendez-vous et vous le constaterez par vous-mêmes !
Marcel Broodthaers (en 2021 : « Poèmes industriels, lettres ouvertes »), Danai Anesiadou (en 2023 : « D Possessions »), Marc Camille Chaimowicz (en 2023 : « Nuit américaine »), Shezad Dawood (en 2023 : « Night in the garden of Love »), Tapta (en 2023 : « Espaces souples »)… pour ne citer que les derniers à y avoir exposé !
Découvrons maintenant le pont supérieur du « paquebot », 137 marches plus haut, au 5e étage :
La terrasse (198 m2)
Selon la conception de son architecte, le toit du Wiels est plat, comme le pont d’un navire. Ce qui a permis, lors de la rénovation du bâtiment, l’aménagement de la terrasse et la construction de la petite terrasse flottante intérieure. A l’époque de la brasserie Wielemans-Ceuppens, Eric Wielemans, l’arrière-petit-fils, nous raconte « qu’au dernier étage, il y avait une jolie salle de dégustation avec une belle vue... ».
Nous y sommes !
Le plus époustouflant panorama, à 360°, sur tout Bruxelles ! Et au-delà !
Et de si haut, Bruxelles nous semble si petite !
C’est au plus haut mât du « paquebot, le Blomme » que flotte, sous le vent du souvenir, le pavillon WIELS, véritable « blason » des fondateurs de la brasserie, Lambert Wielemans et Ida Ceuppens.
Chloé Bindels
Adresse et infos courantes : Le Wiels : 354, Avenue Van Volxem à 1190 Bruxelles
Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 18 h – Tél : 02 340 00 53
E-mail : bienvenue@wiels.org - Site web :https://www.wiels.org
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Sources :
Ouvrages et archives :
Sept parcours autour de Wielemans-Ceuppens : édité en 2013 à Bxl par Wiels-BNABBOT-Wiels-Bli:B
Blomme, F., « A la rencontre d’Adrien Blomme, 1870-1940. Sa vie, son oeuvre » CIVA, Bxl 2004
La Fonderie, Brasserie Wielemans-Ceuppens, Vanderhulst G., fiches 64 à 67, 1992
Internet :
Famille Wielemans : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Famille_Wielemans
Inventaire du patrimoine architectural : brasserie Wielemans-Ceuppens : https://monument.heritage.brussels
Photos : Chloé Bindels









ssociation ulturelle de ilbeek
